C’est quoi les soft skills ?

On en entend beaucoup parler, mais au final c’est quoi les soft skills ? Je reviens sur leur définition, sur leur théorisation et sur leur application concrète dans le quotidien professionnel.

Définition des soft skills

Vous le savez, j’aime bien commencer ces articles de la catégorie “On reprend les bases” en allant voir ce que nous dit le Larousse, c’est souvent assez révélateur de notre société française. Bon, eh bien cela n’a pas loupé : la définition des soft skills n’est pas présente dans le Larousse. C’est sur le site unow.fr que j’ai finalement trouvé une définition simple et efficace : “Les soft skills, également appelées compétences interpersonnelles, désignent les qualités humaines qui complètent les compétences techniques (hard skills).”

Et voilà, emballé c’est pesé, fin de l’article, bonne journée, au revoir…. 😉

En vérité on peut tout de même en dire un peu plus sur les soft skills, commençons tout d’abord par aller voir ce que nous en disent les théoriciens dans la littérature.

c'est quoi les soft skills

Approches théoriques dans la littérature

Vous l’aurez compris : ce sera plutôt dans la littérature anglo-saxonne que nous allons pouvoir en savoir plus sur les soft skills. 

Savez-vous que la première fois où le terme “soft skills” est apparu dans des écrits, il s’agissait… de manuels militaires ! Et plus précisément dans ceux de l’armée américaine.  Je l’apprends en vous rédigeant cet article, alors que je “pratique” les softs skills depuis une petite dizaine d’années. Puis, dans les années 1970, des chercheurs en psychologie et en sciences de gestion commencent à s’intéresser à l’intelligence émotionnelle, aux relations interpersonnelles et aux compétences sociales comme facteurs de réussite.

d'où ça vient les soft skills

En 1973, David McClelland, un psychologue américain publie Testing for Competence Rather Than for Intelligence.
Dans cet ouvrage au titre explicite, il montre que les compétences non techniques comme la motivation, la persévérance et le leadership prédisent mieux de la réussite qu’un simple test de QI.

Une décennie plus tard, en 1983, Howard Gardner va nous faire part d’une théorie qui fait encore des émois aujourd’hui en France : la théorie des intelligences multiples. Il s’agit de mettre en lumière l’intelligence interpersonnelle et intrapersonnelle, qui ont un lien direct avec les soft skills.

C’est finalement en 1995, avec Daniel Goleman, que le terme d’intelligence émotionnelle apparaît. Dans son livre Emotional Intelligence, il popularise l’idée que la maîtrise de ses émotions et la capacité à comprendre celles des autres sont décisives dans la réussite professionnelle et personnelle.

On comprend alors à travers ces éléments théoriques que les soft skills sont un croisement entre la psychologie, le management et l’éducation. 

Et depuis ces théorisations des soft skills, que se passe-t-il ?

Ce n’est qu’à partir des années 2000, avec la montée des métiers du service, de la mondialisation et du numérique que les soft skills deviennent stratégiques (travail en équipe, langues, relation client).

Les recruteurs évaluent de plus en plus les soft skills en entretien (tests de personnalité, mises en situation…). Dans certains métiers, elles pèsent autant voire plus que le diplôme. Les soft skills servent de levier pour l’accès à l’emploi, surtout pour des profils sans diplômes techniques élevés.
Les écoles et universités introduisent les soft skills dans leurs cursus (travaux de groupe, théâtre, débats). Le management “command and control” perd du terrain au profit de la coopération et de l’écoute.

les soft skills sont elles reconnues

Et on le voit bien dans certains secteurs, l’importance des “leadership skills” comme  l’empathie, la vision, la capacité à inspirer, est grandissante (et un peu trop parfois sur les réseaux sociaux, je vous l’accorde ^^).
Dans certaines entreprises, l’évaluation annuelle inclut désormais la dimension “savoir-être” en plus des résultats.

Des référentiels de soft skills sont élaborés (ex. en Europe, cadre DigComp pour les compétences numériques). Les politiques publiques d’emploi mettent en avant des programmes pour aider les demandeurs d’emploi à les identifier et les valoriser.
Désormais, le Forum économique mondial publie des rapports listant les soft skills les plus recherchées (résolution de problèmes complexes, créativité, esprit critique, intelligence émotionnelle, etc.). Quant à l’OCDE, elle insiste désormais sur le fait que l’adaptabilité, la collaboration et la communication sont des compétences clés pour le monde du travail.
Cela montre bien que les soft skills sont prises au sérieux par les institutions globales, mais avec de fortes disparités suivant les pays. 

En France, on a longtemps mis l’accent sur les diplômes et les hard skills (grande importance des écoles, concours, certifications). Le “parcours scolaire” reste un marqueur social et professionnel fort. Les soft skills viennent en complément, pas en remplacement.

Mais depuis une quinzaine d’années, les soft skills prennent une vraie place : Pôle emploi, l’APEC ou LinkedIn en France publient régulièrement des études montrant que les recruteurs les considèrent désormais aussi importantes que les compétences techniques.
Certaines formations professionnelles financées par le CPF se concentrent uniquement sur les soft skills (confiance en soi, intelligence émotionnelle, prise de parole). La loi Avenir Professionnel (2018) a renforcé la reconnaissance des compétences transversales dans les dispositifs de formation.

Le management à la française reste cependant encore souvent marqué par la hiérarchie, mais on observe une montée en puissance des modèles plus participatifs (agilité, feedback, intelligence collective). Mais on ne va pas se mentir, c’est essentiellement dans les entreprises internationales implantées en France (ex. Google etc…) que l’on remarque principalement cette tendance. 

 

Application dans le quotidien professionnel (et pas que !)

Mais après avoir dit tout cela, comment mettre concrètement en application les “soft skills” dans notre quotidien professionnel ? Ou même associatif, sportif, personnel etc… Pour cela, je vous propose de découvrir ce guide d’entretien d’identification des soft skills que j’avais réalisé il y a quelques années dans le cadre de mon activité de consultante : 

Conclusion

La théorisation des soft skills a ouvert la voie à une reconnaissance croissante, puis à une intégration massive dans le recrutement, la formation et le management. Aujourd’hui, elles sont devenues incontournables, et sont largement reconnues comme un pilier de l’efficacité professionnelle et sociale, au même titre que les compétences techniques.

Par ailleurs, avec les enjeux actuels autour de l’intelligence artificielle, plus les machines remplacent des tâches techniques (hard skills), plus les soft skills deviennent la “valeur ajoutée humaine”. Les compétences comme la résilience, la gestion du stress, l’intelligence sociale deviennent essentielles.

Alors dites-moi tout en commentaire : est-ce que les soft skills étaient un mystère pour vous ? Que pensez-vous de cette approche dans notre société française ? 

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