C’est quoi une startup ?
Dans ce nouvel article de la catégorie “on reprend les bases”, j’avais envie de revenir sur la définition d’une “startup”. En effet, c’est un mot qu’on entend beaucoup de nos jours, mais qui, parfois, n’est pas toujours utilisé à bon escient. Reprenons ensemble en 5 points, les fondamentaux d’une startup.
1/ La notion d’argent dans une startup
Pour ma part, le mot “startup”, je l’ai découvert assez vite dans ma vie professionnelle car en 2011, à l’âge de 22 ans j’effectue justement un stage dans une startup.
Et je me rappelle que pour mon rapport de stage, mon maître de stage insistait beaucoup sur ce point, et je ne comprenais pas pourquoi. Il me disait “ce serait bien que dans ton rapport, tu détailles bien ce qu’est une startup”. A cette époque, pour moi une startup c’était tout simplement une entreprise du secteur des nouvelles technologies. Sauf qu’ensuite il me dit :
“oui parce qu’en fait une startup, c’est une entreprise qui ne gagne pas d’argent”.
Et là je me rappelle m’être dit “mais qu’est-ce qu’il me raconte” … “effectivement il va falloir que je creuse le sujet alors”… .
Je découvre alors la notion d’investisseurs, de rentabilité et de business model, et c’est ce que nous allons également voir dans cet article.
Alors malheureusement, impossible de remettre la main sur ce rapport de stage, et c’est bien dommage car la mise en perspective de 2011 vs 2024 aurait pu être intéressante. En revanche, j’ai toujours gardé mon exemplaire du Mercator, acquis pendant mes études, il y a donc une quinzaine d’années. Et voici ce que le Mercator nous dit d’une startup : rien. Il n’en fait pas mention. Alors certes j’ai la 9e édition qui date de 2009 (avec un cd-rom oui oui) mais j’avoue avoir été surprise.
Il va falloir chercher ailleurs.
2/ L’innovation : le maître-mot de la startup
Littéralement une “startup” c’est une société qui démarre. En québécois, on dit même “jeune pousse”. Mais alors qu’est-ce qui diffère les “startups” des autres sociétés qui démarrent et qu’on ne nomme pas ainsi ?
Alors en vérité, après quelques recherches, il se trouve que l’a priori que j’avais en commençant mon stage était à peu près bon : une startup, c’est bien une entreprise axée sur l’innovation et c’est donc pour cela qu’on retrouve la plupart des startups dans le secteur des nouvelles technologies. La phase de R&D va être primordiale et la commercialisation loin d’être immédiate.
3/ La croissance : l’obsession de la startup
Ce qui diffère également la startup des autres sociétés qui démarrent, c’est le fait que l’objectif c’est de se développer (très) rapidement. Le fameux “scalable” , c’est-à-dire un modèle avec un potentiel de croissance quasi démesuré. Et c’est en cela que les investisseurs deviennent indispensables. C’est bien eux qui vont financer cette sacro-sainte croissance ultra-rapide. Et qui dit investisseurs dit grande prise de risque. Une autre composante de la startup. Le risque d’échec est grand mais on s’en fiche. L’objectif principal d’une startup c’est de bousculer le marché par une innovation… quoi qu’il en coûte….
La rentabilité n’est pas la priorité, et c’est ce message que mon maître de stage a voulu me faire passer quand il m’a dit cette phrase un peu choc “une startup c’est une entreprise qui ne gagne pas d’argent”. Vous n’y croyez pas ? Voici quelques exemples de startups que vous connaissez sans aucun doute qui ne sont pas rentables :
- Spotify
- Snapchat
- Lyft (et ce fut aussi le cas d’Uber jusqu’à récemment)
- SpaceX
- WeWork
Mais alors si la startup ne vise pas la rentabilité ? Que vise-t-elle ? Eh bien du fait de son innovation, la startup mise sur sa valeur financière sur les marchés financiers (jusqu’à viser le statut de “Licorne” qui valorise la startup à 1 milliard d’euros)… et donc se faire racheter au plus haut prix… Startup et spéculation vont très clairement de pair. Ce qui, avouons-le, pose de plus en plus un problème éthique.
Alors que pour une entreprise « classique », la rentabilité va être primordiale dans le choix du modèle économique
4/ Le business model de la startup : le "quoi?!"
Alors justement un modèle économique, un business model c’est quoi ? Alors là encore mon Mercator de 2009 ne nous aidera pas sur ce coup là donc cherchons ailleurs.
Le business model c’est tout simplement comment l’entreprise va gagner de l’argent OU créer de la valeur (financière). Quelques exemples :
- vendre directement les produits/le service
- système d’abonnement
- freemium
- ou tout simplement la publicité, comme c’est le cas pour beaucoup de médias
En réalité, le travail du business model dans une startup, on n’ira pas jusqu’à dire « on s’en fout » mais clairement, c’est secondaire. Dans le cas d’une startup, l’idée est de tester et de trouver un business model plus tard. Alors que pour une entreprise « classique » dont l’objectif de rentabilité est réel, choisir le bon business model dès le départ aura une importance considérable.
Et donc du coup, après avoir dit tout ça, quand est-ce qu’une startup arrête d’être une startup ? Quand elle est rentable ? (CQFD ? )
5/ Quand la startup n’est plus.
Alors oui en grande partie, on considère qu’une startup n’est plus une startup lorsqu’elle devient rentable. Et par extension, quand elle a finalement trouvé et prouvé son business model. On considère aussi qu’une startup n’est plus une startup quand sa croissance n’est plus exorbitante mais se stabilise. De même, lorsque le personnel se stabilise et que la précarité des contrats n’est plus légion, on considère que la startup a passé le cap de l’entreprise pérenne. Et ainsi dire : lorsque l’incertitude diminue nettement. Que la priorité n’est plus l’innovation intensive mais la stabilisation alors la startup n’est plus.
C’est le cas aujourd’hui par exemple d’Amazon ou d’Airbnb.
Alors, il y aurait encore beaucoup à dire sur les startups : le pseudo-management horizontal, la précarité des salariés, les dérives de créer des besoins … mais ces sujets sont déjà très souvent abordés dans les médias ces dernières années, alors que se replonger dans la définition d’une startup me semblait plus utile.
N’hésitez pas à nous dire en commentaires ce que vous pensez des startups : on ouvre le débat !
