Echange avec Laure Dodier, l’ambassadrice du slow entrepreneuriat
Peut-être que son nom vous dit déjà quelque chose ? Car Laure Dodier est devenue l’ambassadrice nationale du « slow entrepreneuriat » et réalise diverses interventions sur le sujet régulièrement (que ce soit dans les médias ou à travers des tables rondes, conférences etc.)
Et ses interventions ont fini par réellement m’intriguer. Car dans une société où tout va toujours trop vite : comment faire un pas de côté et y trouver de l’épanouissement sans s’épuiser ? C’est bien de cela dont il est question dans cet échange et aussi d’une définition du « slow entrepreneuriat ». Car peut-être que comme moi au tout départ, vous pensiez que « slow entrepreneuriat » = ennui. Que nenni ! Il ne s’agit pas d’abandonner ses envies mais bien d’éviter l’épuisement et de préserver sa santé. Toutes les explications dans cet échange avec Laure Dodier, que je remercie vivement.
1/ Pouvez-vous vous présenter et présenter votre activité ?

2/ Quels constats faites-vous concernant l'entrepreneuriat dans notre société ? Comment l'expliquez-vous ?
Mais à côté de ça, il y a une image très sacrificielle associée au fait d’être à son compte : non seulement il faudrait avoir beaucoup d’ambition, mais en prime être d’accord pour sacrifier au moins pour un temps sa vie personnelle et familiale, sa santé mentale, sa santé tout court. La culture du « no pain no gain » est encore la plus partagée, et fait énormément de dégâts humainement. Et par ricochet, sur les business : difficile de continuer à faire du travail de qualité quand on est en stress chronique, en burn out, malade ou en perte de sens.
L’environnement est très toxique.
Je pense que c’est lié à plusieurs facteurs : d’une part, dans nos valeurs sociétales, il y a encore une grande empreinte de la religion chrétienne, dans laquelle la souffrance est valorisée, voire obligatoire, surtout si on veut réussir.
D’autre part, on est depuis un moment dans une logique économique de croissance financière permanente, et dans un esprit méritocratique. Non seulement il faut toujours gagner plus, mais en prime il faut que le chemin pour ça soit douloureux pour mériter ces nouveaux gains.
Le tout exacerbé à la sauce XXIème siècle et POF ! J’aimerai que ça fasse des Chocapics, mais ça ne donne juste plein de personnes en souffrance, au nom du business.

3/ Comment en êtes-vous arrivée au slow entrepreneuriat ? Est-ce un concept théorisé ?

4/ Accompagnez vous des personnes ayant cette problématique ?
Mais j’accompagne aussi une grande variétés de problématiques business. Le point commun, c’est la ligne d’arrivée : avoir un business épanouissant, construit autour de leurs réalités et de leurs talents, et qui respecte leurs limites au maximum.
Ce qui diffère, c’est le point de départ . J’ai des personnes qui travaillent trop et qui veulent ralentir sans baisser leur impact ou leurs revenus, des personnes qui ont déjà un rythme plutôt slow mais qui veulent croitre et ne savent pas comment faire sans travailler plus, et aussi beaucoup de profils qui ne rentrent pas dans les cases de l’entrepreneuriat classique ou start up : des parents sans solution de garde, des rescapés de burn out qui n’ont plus que quelques heures d’énergie disponibles par semaine, des personnes neuroatypiques, des grandes introverties etc.
J’adore cette variété parce que j’ai moi même tendance à m’ennuyer vite, et j’aime identifier le bon chemin pour la personne au milieu du chaos.
Et dans mon mode de fonctionnement, tout ce qui constitue la réalité d’une personne est un paramètre comme un autre avec lequel il faut composer. Avoir une vie de famille est au même niveau d’importance qu’être Asperger, ou avoir du mal avec les réseaux sociaux.
5/ Pouvez-vous nous partager quelques tips / astuces pour faire un 1er pas vers soi et son vrai chemin professionnel?
